Interview bien-être : Prévenir la chute de cheveux

Nombreux sont celles et ceux qui s’inquiètent de voir des cheveux un peu trop nombreux parsemer leur taie d’oreiller au réveil. Et on sait très bien que les questions fusent alors dans vos têtes de Panda : est-ce que je dois m’inquiéter ? à quoi c’est dû ? comment les empêcher de tomber ?  

Plutôt que de vous laisser vous prendre la tête (et le cuir chevelu), nous avons posé toutes ces questions à Suzie Desmet, naturopathe spécialisée en santé du cheveu. Voici la discussion que nous avons eue autour d'une petite tasse de thé.

 

Bonjour Suzie ! Pas mal de Pandas se font des poils blancs à l'idée de voir leur fourrure les abandonner petit à petit. Alors dites-nous... Quand faut-il s'inquiéter d'une perte de cheveux ?

S.D : On dit souvent que si la perte de cheveux excède 150 cheveux par jour pendant plus de 6 semaines, il faut consulter. En réalité, tout dépend de sa densité initiale et de la perte de cheveux habituelle. Dès qu’il y a un sentiment d’accélération du rythme de cette perte qui s’installe dans le temps ou une perte de densité, je vous recommande de consulter un dermatologue spécialiste du cheveu, équipé pour réaliser la trichoscopie.

 

Est-ce qu'on peut vraiment "récupérer" ses cheveux ou juste freiner leur chute ?

S.D : Cela dépend du type de perte de cheveux. En cas d’effluvium, lorsque la cause est identifiée et traitée, on peut tout à fait récupérer ses cheveux. En cas d’alopécie androgénétique, on peut freiner la chute voire récupérer un peu de densité dans certains cas, notamment quand on combine le meilleur de la médecine allopathique et de la naturopathie.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces différentes types de pertes de cheveux ? Quelles en sont les causes ? 

S.D : Il existe en réalité plusieurs types de chutes de cheveux ayant chacune des causes spécifiques. Il est donc essentiel de bien les différencier pour réagir de la bonne manière. On en note 4 principales :

 

Du coup, comment faire pour combattre la chute de cheveux ?

S.D : Cela va bien évidemment dépendre du type de chute de cheveux.

Pour l’alopécie androgénétique, même s’il y a une dimension génétique, on sait également que l’épigénétique va jouer un rôle. C’est-à-dire que certains facteurs vont favoriser l’expression de notre génétique, notamment :

La première chose à faire, si cela vous concerne, est d’arrêter la cigarette. On sait désormais qu’elle a un impact direct sur l’activation des gènes concernés. Ensuite, il s’agit de construire un plan sur mesure avec la personne concernée pour comprendre ce qui dans ses habitudes de vie peut influer. On construira ensemble une hygiène de vie anti-inflammatoire avec de nouvelles habitudes alimentaires, de sommeil, d’activité physique adaptée et de gestion des émotions.

Côté alimentation par exemple, dans les incontournables, on fera attention à avoir de bons apports en :

Selon le terrain de la personne et afin d’aider l’organisme en parallèle, on pourra s’aider de certaines plantes comme :

Mais cela doit rester en complément du reste et en bénéficiant des conseils d’un spécialiste !

Concernant les aliments à ajuster, on surveillera les aliments pro-inflammatoires, c’est à dire :

Pour éviter les frustrations, on les remplacera par des alternatives gourmandes et nutritives ou on tentera de comprendre les mécanismes psychologiques qui poussent à leur consommation. Car si on ne lève pas la question du pourquoi en proposant des solutions, les résultats ne pourront être que court-termistes.

 

 

C'est bien noté ! Résultat des courses, au bout de combien de temps est-ce que je verrai les effets ?

S.D : Le cheveu est un mécanisme assez long. Il faut avoir en tête que lorsque le cheveu tombe, cela fait en réalité déjà 3 mois qu’il est mort. C’est la phase télogène. Quelle que soit la source du problème, il est donc difficile d’avoir des résultats en moins de 3 mois, le temps que finissent de tomber tous les cheveux affectés par la problématique précédemment.

Ensuite, sur un effluvium télogène chronique dû à une simple carence, cela peut prendre 3 mois, mais si un déséquilibre hormonal est engagé ou en cas d’alopécie androgénétique, je constate que les effets sur les cheveux se constatent après 9 à 12 mois. Il faut donc s’armer de patience, mais pendant ce temps, d’autres symptômes vont s’améliorer selon les problématiques connues. Meilleur sommeil, meilleure digestion, meilleure énergie … C’est encourageant et cela nous montre que nous allons dans la bonne direction.